C'est dans le prolongement de l'assemblée générale statutaire du lundi 12 mars 2018 que nous avions rendez-vous place du Capitole avec notre collègue Annie Andioc, pour un parcours découverte des vieux hôtels pasteliers et parlementaires de Toulouse. Le ciel était bien morose quand la troupe s'est mise en marche. Chemin faisant, entre averses et éclaircies et au rythme des commentaires détaillés de notre guide, nous avons contemplé quelques beaux édifices toulousains : façades à corondages, tours de Capitouls, et demeures bourgeoises des XVIème et XVIIème siècles.

Quelques étapes marquantes sur notre trajet :

• 14 rue Tripière : l'ancienne maison des Compagnons Charpentiers du Devoir avec, en façade un joli et pittoresque balconnet de bois en "guitarde" arborant les initiales U.V.G.T (union, valeur et gloire au travail) et abritant le portrait peint de l'un des fondateurs des Compagnons.

• 16 rue des Changes : l'hôtel d'Astorg et son incroyable escalier suspendu dont le madrier extérieur ne s'appuie sur rien... Un ouvrage paradoxal vieux de 4 siècles et toujours debout !

• 11 rue Malcousinat : l'hôtel Huc de Boysson. Sur les cours intérieures, de belles fenêtres Renaissance richement sculptées et une imposante tour capitulaire à sept niveaux.

• 7 Place d'Assezat : l'hôtel d'Assézat, édifice magnifique et puissant, réunissant sur sa façade les trois styles architecturaux dorique, ionique et corinthien, couronné d'une splendide tour capitulaire. Au XVIème siècle Pierre d'Assézat y traitait le commerce du pastel. L'hôtel abrite aujourd'hui la fondation Bemberg et les sociétés académiques et savantes de la ville de Toulouse.

• 1 rue des Couteliers : belle façade à corondage surplombée d'un solièr, galerie en bois en sous-pente, exposée à l'ensoleillement.

• 29 rue de la Dalbade : l'hôtel d'Aldéguier avec ses fenêtres plein cintre de style Henri IV et des fenêtres à meneaux sculptés. Belle cour intérieure hélas salie par la pollution.

• 25 rue de la Dalbade : l'hôtel de Clary, dit hôtel de pierre, une construction unique à Toulouse au XVIIème siècle, où l'on bâtissait essentiellement en briques. On soupçonna injustement le propriétaire d'avoir pillé les matériaux du Pont Neuf alors en construction. Il se disait, paraît-il, dans les rues de la ville "i a mai de pèiras a l'ostal de pèira que de pèiras al pont" (il y a plus de pierres à l'hôtel de pierre que de pierres au pont).

• 36 rue du Languedoc : l'hôtel du Vieux Raisin (hôtel Béringuier Maynier) sans doute le premier hôtel particulier à adopter une architecture Renaissance à Toulouse. Admirable décor sculpté.

Au terme de cet intinéraire culturel dans les rues de la ville rose, nous avons pu remercier chaleureusement Annie Andioc d'avoir si soigneusement préparé et assuré l'accompagnement de notre groupe dans cette redécouverte du passé toulousain et de son remarquable patrimoine architectural.

Michel Gény.