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janv. 3, 2020

Accueil des nouveaux retraités - 14/11/2019


Ce 14/11/2019, comme il est de tradition à l'AREC, nous avons accueilli les collègues nouvellement retraités pour leur présenter l'association et ses activités. À cette occasion était également organisée une conférence sur l'histoire de l'aéropostale à Toulouse.

Catégorie : Evenements
Posté par : michelgeny

Première partie

La présidente, Madame Hélène Gazeaud, souhaite la bienvenue aux participants. Une vingtaine de personnes sont présentes dont 6 nouvelles.
Mme Gazeaud présente l’AREC 09-31, le réseau des AREC, et la fédération nationale (FNAREC). Elle développe ensuite les différentes activités de notre association pour l'exercice en cours :

  • Présentation du journal « Le fil de l’eau » réalisé par Marie-Christine Flandrois, son objet, son fonctionnement.
  • Annonce de la conférence du jour même sur l’Aéropostale, dans la perspective d'une prochaine visite à Aéroscopia.
  • Projet de visite de la Daurade à la fin des travaux au printemps.
  • Formations assurées par Michel Gény et à venir : « Thunderbird » et « réaliser un film vidéo à partir de clips capturés sur smartphone ».
  • Nos moyens de communication : newsletters, mails.
  • Deuxième volet de l’AREC : rendre service à l’institution :
    • Remplacements ponctuels : absence d’un enseignant ou d’un chef d’établissement (les demandes émanent surtout des écoles).
    • Accompagnements de groupes d'enfants, lors de concerts notamment.
    • Participation aux OGEC à la demande du directeur diocésain Mr Hervier.
    • Réflexion sur l’aide auprès de suppléants qui en sont demandeurs (rare). Pour solliciter l'aide ponctuelle d'un intervenant de l'AREC, Ils doivent obtenir l'accord de leur chef d’établissement. L'enseignement catholique peut aussi contacter directement l'association.
    • La direction diocésaine fait habituellement appel à nous pour la messe de rentrée.

Conclusion : C’est notre association, faisons la vivre !

Deuxième partie

M. Gény accueille notre conférencier M. Jack Mary de l’association « mémoire d’Aéropostale ».
L’intervenant met en  place son support : une maquette d’avion Breguet et quelques documents anciens pour illustrer son propos. Une courte vidéo devait être présentée, mais hélas le DVD restitué le matin même en mauvais état ne peut être utilisé. Peu importe car l’exposé de M. Mary riche d’anecdotes et d’éléments historiques nous plonge rapidement dans l’épopée de l’aéropostale.

L’aventure de l’aéropostale commence à Toulouse en 1918. Quelques centaines d’avions avaient été produits pendant la guerre. Beaucoup de femmes œuvraient alors dans les ateliers, à la réalisation de l’entoilage des ailes et des carlingues. Après l’armistice, les avionneurs arrêtent leurs constructions.

Beaucoup de licenciements s’en suivent, entraînant des difficultés pour les pilotes et les mécaniciens (environ 2000 personnes) qui se trouvent dans l’obligation de chercher une activité de substitution. La plupart avaient arrêté leurs études supérieures pour faire la guerre. Une idée de reconversion pour certains d’entre eux : créer un service aérien régulier de transport pour la poste.

Premières lignes : Paris-Londres puis Paris-Bruxelles, les avions de l’époque ont un rayon d’action limité (environ 400 km). Les constructeurs sont presque tous à Paris, sauf Pierre Georges Latécoère à Toulouse dont l’entreprise familiale à Bagnères de Bigorre fabrique du matériel roulant pour l’armée française.


Le Salmson 2

En 1917, il obtient la commande de 1000 avions Salmson et en livrera 800 avant l’armistice 1918. La guerre ayant cessé, faut-il pour autant arrêter la construction aéronautique ? Il pense à autre chose, faire des trajets en descendant vers le Maroc où il y a beaucoup de Français et militaires. C’est le coup de génie de Latécoère mais il devra surmonter de grosses difficultés, avec les autorités espagnoles notamment pour le survol de leur territoire.

1929 : tout se met en route, d’abord un seul trajet hebdomadaire puis plusieurs. M. Mary nous montre la maquette d’un Breguet 14. Trajet journalier, Toulouse-Casablanca. Puis le réseau s’étend : vol vers l’Algérie, bretelle Casablanca-Oran, St Louis du Sénégal et enfin Dakar.

Autre nouvelle idée, aller vers l’Amérique du Sud via le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, une étude est faite dès octobre 1924. Malgré la faiblesse des informations, Latécoère envoie 4 avions, 4 pilotes, 4 mécaniciens chargés de vendre des « surplus » de matériel aéronautique. Sur les 4 avions 3 seulement parviendront à destination. On comptera au total 121 décès sur la ligne Toulouse-Dakar, peu sûre.


Le Bréguet XIV

1929-30 : une ligne en Amérique du Sud essaie de s’installer mais ces avions ne sont pas conçus pour supporter les climats tropicaux !

En 1927 le banquier et homme d’affaires Marcel Bouilloux-Lafont rachète à Pierre-Georges Latécoère la ligne postale Toulouse-Saint-Louis du Sénégal et lui donne le nom de « Compagnie Générale Aéropostale » plus connue sous le nom d'Aéropostale. Latécoère continue à construire des avions à Montaudran avec plus ou moins de bonheur.

Pendant ce temps les Allemands construisent des zeppelins pour traverser l’Atlantique vers l’Argentine. Reste la jonction entre les deux continents, faite par des bateaux usés datant de la guerre de 14. En 1935 un service régulier se fera après beaucoup de tentatives par différents pilotes. C’est Jean Mermoz qui réussit le premier en 1930 à relier d’un trait Saint-Louis du Sénégal à Natal au Brésil au terme d’un vol d’un peu plus de 21 heures. Ensuite par « sauts de puce », il descendra de 5000 km vers le sud.

Latécoère rencontre des difficultés à produire des avions suffisamment stables et robustes. Le Laté 28 transporte jusqu’à 10 passagers. L’idée lui viendra de fabriquer des hydravions, en remplaçant les roues par des flotteurs.


Le Laté 28

Des essais seront faits vers Madagascar et aussi à proximité d’Ushuaia.

Tout cela coûte cher… La Compagnie générale de l’Aéropostale de Marcel Bouilloux-Lafont fait faillite en 1931 à la suite de la crise de 1929. Les actifs seront repris par l’état français en 1933 au sein d’un nouvel ensemble nommé « Air France ». Marcel Bouilloux-Laffont après avoir connu fortune et gloire, sortira ruiné de cet épisode. Il mourra en 1944 à Rio de Janeiro dans une chambre d’hôtel !

Pour finir, M. Mary à répondu à quelques questions sur la vie des pilotes dont le courage et la ténacité, malgré des équipements de vol rudimentaires et des conditions météorologiques parfois redoutables, ont permis la naissance et le développement de l’aéropostale.

L’Association « Mémoire d’aéropostale » a été créée en 2004.
Pour la soutenir, l’AREC envisage une visite à Montaudran du musée « L’envol des Pionniers ».

D'après les notes de Yolande Yvernès